Berger, bergère

   

 

La bergère

 

Pendant que le roi est à son bon festin

Mon nard, lui, répand sa senteur, son parfum

Comme un sachet de myrrhe bien odorante

O combien délicieuse! Enivrante

Sur ma poitrine, réveillé, endormi

J’aimerais qu’il passe toute la nuit

 

 

Le berger

 

Que tu es belle ô mon tendre amour

Tu n’as pas besoin d’avoir précieux atours

Tes yeux sont pareils à ceux des colombes

Ils pénètrent toutes choses sombres

Tu es comme un cheval de parade

Que même le grand Pharaon regarde

 

 

La bergère

 

Aux jeunes filles tu donnes bel émoi

Je les comprends, mais ton amour est pour moi

Oui, toujours il m’enivre plus que le vin

Le doux vin qu’un jour m’a offert galant cousin

Ce soir nous attend le lit de verdure

Tu seras mon drap et ma couverture

 

 

Le berger

 

Entre tes solides tresses de cheveux

Tes joues ravissantes attisent mon Feu

Bien jolie compagne ravissant Trésor

Bientôt je te ferai des cercles en or

Sur eux je mettrai des merveilleux points d’argent

Mais toi, mon Astre, tu es mon ornement

 

 

La bergère

 

Du roi, j’ai vu les chambres intérieures

Je t’aime et n’envie point ses Demeures

Entraîne-moi mon gracieux mari et courrons

Sous l’Oeil bienveillant du Seigneur de l’Hermon

Tes belles caresses sont émouvantes

Ne les accordes jamais à l’Errante (2)

 

 

Le berger

 

Tes lèvres sont d’un rouge éclatant

Et ton parler est délicieux et charmant

Ma douce, nulle part tu n’as ta semblable

Tu appartiens à Christ et non au Diable

Ton cœur, fier donjon de la Tour de David

Détourne les agneaux des lieux arides

Tes deux seins sont comme deux jolis cabris

En les regardant on dirait qu’ils sourient

Ils ont l’aspect de deux jeunes gazelles

Qui s’ébattent comme font les jumelles

À la fraîcheur de la nuit, elles paissent

Avant que les ténèbres apparaissent

 

JMB